Jean-Luc Raynaud

Né en 1953-l'année de la mort de Staline- en Haute Loire, d'un père magistrat et d'une mère sans profession (comme on disait alors...), Jean-Luc Raynaud est l'aîné de trois garçons dont l'un est pharmacien alors que l'autre a eu une carrière administative. Presque tous ses parents sont d'origine paysanne ou ouvrière, et il ne veux pas renier ses racines. C'est d'ailleurs au milieu des HLM d'un quartier du Puy en Velay qu'il a passé son adolescence.

Entré à 17 ans à peine à la faculté de droit de Clermont Ferrand, Jean-Luc Raynaud en a suivi pendant quatre ans passant, avec une régularité de métronome, ses examens en juin pour être tranquille pendant les vacances, au cours desquelles il passait quasi systématiquement un mois à travailler soit dans l'administration soit, ce qui était quand même plus agréable, à faire les vendanges en Beaujolais ou à castrer le maïs. Il a aussi, à deux reprises, participé à des stages Concordia en compagnie de jeunes européens voire américains, et mis en pratique ses connaissances de la langue anglaise. Il a aussi fait pas mal d'auto stop, milité dans des mouvements, participé à des manifestations étudiantes. Bref, il a forgé sa personnalité.

Après un an de préparation, il a réussi le concours d'entrée à l' Ecole Nationale de la Magistrature, ce qui a eu pour première conséquence la résiliation du sursis dont il avait bénéficié et son départ pour le service militaire, qu'il a accompli dans la Marine..de terre (!) à l'exception d'une semaine, puisqu'en ce temps là, ceux qui s'engageaient dans la Marine le faisaient avec l'intention de naviguer, et si possible au loin, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. Mais Jean-Luc Raynaud, qui venait de se fiancer, ne voulait pas rester trop longtemps sans voir sa promise, avec laquelle il se mariera en août 1977, avant de divorcer onze ans plus tard...Il considère aujourd'hui que quelques mois de navigation sont un plaisir dont on a tort de se priver.

Après deux ans de formation (on appelle les magistrats stagiaires "auditeurs de justice"), il a choisi pour premier poste le tribunal d'instance d'Altkirch, à vingt kilomètres au sud de Mulhouse, ville où il n'avait jamais mis les pieds et ou un couple de ses amis se morfondait au milieu de gens qui ne parlaient pas naturellement le français, la langue véhiculaire en Alsace étant, à l'époque, le dialecte alsacien.